France et Suisse: les deux frères ennemis de la transparence salariale ?
Entre la France, avec son amour des débats sans fin, et la suisse, ce coffre-fort de discrétion, la question divise.
Alors, lequel des deux gère le mieux ce dossier brûlant?
Penchons-nous sur la question, avec le tact d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.
La France, le pays de la discrétion…
En France, la transparence salariale, c'est un peu comme le monstre du Loch Ness : tout le monde en parle, mais personne ne l'a vraiment vue.
Les entreprises tricolores jouent la carte du "c'est compliqué" avec une aisance digne d’un slalom géant.
Officiellement, on aime l'idée, mais en pratique, c'est un peu le flou artistique.
Et puis, soyons honnêtes, balancer son salaire à la cantoche, c’est souvent vu comme le meilleur moyen de lancer la troisième guerre mondiale entre collègues - cela va à l’encontre de la culture française qui valorise la vie privée et promet une certaine perception de l’égalité.
Mais attention de ne pas réduire la France à ce cliché ! Les lignes bougent !
D'abord poussées par une législation qui oblige depuis quelques années les entreprises à publier l’index égalité professionnelle, les grandes entreprises françaises ont commencé à se faire à l’idée de mettre en lumière certains éléments liés aux salaires.
Et puis, des initiatives ont vu progressivement le jour, portées bien souvent par des start-ups. Des plateformes en ligne permettent même à chacun/e de comparer son salaire avec des fonctions similaires sur le marché.
Une révolte ? Non, c’est une révolution, Sire.
Peut-être pas, mais disons que la France met doucement mais sûrement un pied dans la danse.
Un exemple de cette révolution en marche se matérialise dans l’appétence des PME et start-up pour des données salariales comparatives et le succès de la plateforme Figures, dédiée à la gestion de la rémunération au moyen d’outils ergonomiques de benchmarking et d’animation de campagne salariale facilitant les prises de décisions pour les entreprises qui jusqu’ici devaient déployer des moyens importants pour arriver à analyser des données complexes et prendre des décisions salariales justes et efficaces.
La Suisse, Fort Knox ou ‘Post Tenebras Lux’ ?
La Suisse, de son côté, c'est le pays où l’argent est un sujet aussi tabou que de demander à un horloger de révéler les secrets de son calibre.
La discrétion à tous égards étant élevée au statut de vertu cardinale, et on pourrait croire que niveau transparence, c'est le calme plat.
Mais détrompez-vous: les suisses ont un rapport à l’argent qui, s’il est discret, n’est pas pour autant obscurci par un manque de structure.
Les entreprises helvétiques commencent à jouer le jeu de la transparence, avec un cas d’école SwissPost qui a fait le pari d’une transparence salariale à l’embauche, pour les postes relevant de la CCT, et à dans le même temps, réussi à réduire de manière considérable ses écarts salariaux non-explicables en deça de la norme de 5% édictée par la confédération.